Egypte : condamnation massive à l'issue d'un procès expéditif

Lundi 28 avril, la justice égyptienne a condamné à mort 683 membres présumés des Frères musulmans, dont le chef de la confrérie, Mohamed Badie, pour avoir organisé des manifestations violentes suite à la destitution du président Mohamed Morsi à l'été 2013, dans lesquelles un policier a trouvé la mort. "Le système judiciaire égyptien a, une nouvelle fois, choqué la communatué internationale", commente un spécialiste du monde arabe sur le site du Globe and Mail. Un mois plus tôt, un procès similaire s'était conclu par l'annonce de 528 condamnations à la peine capitale, dont 492 ont été commuées en emprisonnement à vie.

Les prévenus ont été considérés comme des membres des Frères musulmans, "alors que des interviews de membres des familles fournissent des preuves substantielles que, pour nombre d'entre eux, ce n'est pas le cas" poursuit l'article du Globe and Mail. Et même s'ils étaient tous membres de la confrérie, "cela ne rendrait pas les résultats du procès moins dérangeants : la totalité de la procédure n'a duré que quelques heures [...]. La plupart des prévenus ont été jugés en leur absence". "D'après des avocats et des militants des droits de l'homme, complète le Guardian, les sentences prononcées à l'issue de ces deux procès de masse enfreignent des principes élémentaires du droit égyptien et international".

Ce procès survient à quelques semaines de la présidentielle égyptienne des 26 et 27 mai, pour laquelle Abdel Fattah al-Sissi, ex-maréchal et ministre de la Défense, est donné favori.
Dessin de Riber

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