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Taktouka Jabalia, le folklore chamali venu des montagnes

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Taktouka Jabalia, le folklore chamali venu des montagnes Empty Taktouka Jabalia, le folklore chamali venu des montagnes

مُساهمة من طرف بنت جبالة السبت 23 يناير 2010 - 16:27

Taktouka Jabalia est un art populaire traditionnel venu des montagnes du nord-ouest du Maroc. Ses belles chansons plaisent de plus en plus au public et résonnent toujours dans la plupart des quartiers populaires.

Aïta Jabalia connu
plus couramment sous le nom de Taktouka Jabalia est un folklore
chamali. C’est un art populaire traditionnel venu des montagnes du
nord-ouest du Maroc. A Tanger comme à Tétouan, Ouezzane et Asilah, les
belles chansons de l’Aïta Jabalia résonnent toujours dans les cafés des
quartiers populaires. Cet art se distingue par son répertoire masculin.
Ses textes se présentent pour leur majorité comme une sorte
d’invocations de Dieu, du Prophète Sidna Mohammed et le célèbre
marabout Moulay Abdeslam Ben Mchich. Comme c’est le cas pour l’une des
plus célèbres chansons d’Al Aïta «Awliae Allah» (Les Saints de Dieu).
Ces chansons d’Al Aïta sont puisées dans le folklore propre à des
tribus montagnardes dont Jbel Lhbib, Béni Arouss, Béni Guerfet, Lanjra
et Lakhmass. Le patrimoine musical de ces régions se distingue aussi
par un autre d’Al Oughnia Al Jabalia (la chanson de la montagne) dont
les gens du Nord aiment fredonner seuls ou à des occasions des fêtes de
mariages, baptêmes, festivals… Il s’agit entre autres des anciennes
chansons comme «Souadia Al Jablia » (Souadia la montagnarde) et «Yaoum
Rabaâ Kalou Jatt » (Le printemps est là). D’après des connaisseurs, le
répertoire de ces chansons est constitué pratiquement par des femmes
rurales des régions montagnardes. Les cheikhs et grands noms de la
Taktouka de l’Aïta Jabalia avaient l’habitude d’envoyer dans le passé
des jeunes chanteurs vêtus en femmes pour assister aux moussems,
pendant les saisons de récoltes et aux fêtes de mariage, baptême et de
circoncisions. Ils devaient apprendre les chansons répétées par des
femmes qui animaient ces événements. Quelque temps après, des jeunes
chanteuses telles que Latifa Laaroussia, Karima Tanjouiya et Ouafae ont
pu se faire un nom dans ce type d’art populaire. Leurs chansons ont
enregistré de grandes ventes et continuent de plaire aux amoureux de
cet art. Les groupes de l’Aïta Jabalia sont composés des chanteurs et
instrumentalistes. Les instruments de musique utilisés sont
généralement le violon, le luth, taârija, bendir et tar. Et les membres
du groupe sont habillés par des costumes traditionnels des régions
montagnardes du Nord-Ouest. Ces habits sont le plus souvent réalisés
par des couturiers traditionnels de la ville de Chefchaouen.
De
grands icônes tels que cheikh Ahmed El Guerfti et Mohamed Laaroussi,
respectivement originaires de Béni Guerfit et Béni Arouss, ont
contribué à l’enrichissement de ce patrimoine musical. Pour garder leur
prestige de cheikh, ils sont souvent vêtus de leurs Jellabas de laine
marron et conservent les habitudes des gens de la montagne. Pour le cas
du grand maestro Ahmed El Guerfti, celui-ci entame très jeune son
parcours artistique. Il rejoint à l’âge de 15 ans un groupe de Taktouka
Jabalia à Béni Guerfit.
Il passe son temps à se déplacer entre les
tribus de Jbel Lahbib et Benaïrouss. Et avec le temps, il crée son
propre groupe. Et comme les autres ensembles folkloriques marocains,
celui-ci a été plusieurs fois invité pour participer à des
manifestations aussi bien nationales qu’internationales. Il demeure
marqué par ses séjours en Irak et aux USA au début des années 80. «Nous
avons participé à un événement culturel et artistique à Bagdad et à
l’issue duquel nous avons remporté le premier prix. Nous avons été
décorés par l’ancien président irakien, Saddam Hussein. Notre
prestation lors d’une autre manifestation à Chicago a beaucoup plu au
point que nous avons été longtemps ovationnés par le public américain»,
confie cheikh El Guerfti.
L’art de Taktouka Jabalia connaîtra une
période de déclin au cours des années 70- 80. Il retrouve quelque temps
après sa splendeur grâce à de jeunes ruraux passionnés de cet art
depuis leur tendre enfance. Le cheikh Ahmed El Guerfti découvre en ce
moment le jeune Hajji Srifi et l’intègre dans son groupe. Ce jeune qui
possède une belle voix réussit vite à apprendre le répertoire de l’Aïta
et les chansons Jabalia. Ce qui encourage le maestro Ahmed El Guerfti à
reconstituer son groupe de jeunes chanteurs et instrumentalistes. Cette
période va donner naissance à plusieurs jeunes chanteurs qui démontrent
d’un grand talent dans cet art. Les jeunes Hajji Srifi, Mokhtar
Laaroussi, Abdeslem Al Harak et Lahssen Laaroussi se voient parrainer
par leurs cheikhs et maestros de groupes de Taktouka Jabalia. Ils
enregistrent beaucoup de chansons de l’ancien répertoire de l’Aïta et
la chanson Jabalia par leur voix dans les studios des deux radios de
Tanger et Tétouan. Un autre nom de théâtre va s’ajouter à cette liste
de jeunes artistes. Il s’agit du compositeur et chanteur Abdelmalek Al
Andaloussi qui commence à pratiquer cet art un peu tard à l’âge de 40
ans. Originaire de Jbel Lahbib, il apprend très jeune quelques chansons
de l’Aïta grâce à son père qui était un grand passionné de cet art. Et
comme les grands noms de l’Aïta Jabalia, il a appris la musique sur le
tas. «Comme je ne comprenais pa
s le français, je n’ai pas pu
m’inscrire au conservatoire de musique de Tanger dont les cours ont été
dispensés en cette langue», dit-il. Mais pour combler ses lacunes, il
effectue plusieurs voyages dans les tribus où vivent les célèbres
cheikhs de l’Aïta Jabalia. Pour lui, cet art est connu par les gens de
ces régions par l’Aïta Jabalia et non par Taktouka Jabalia «qui est un
mot représentant le patrimoine local des autres pays arabes et du
Moyen- Orient», précise-t-il.
Au cours des voyages,
l’artiste Abdelmalek Al Andaloussi rencontre le célèbre cheikh Ahmed El
Guerfti à Jbel Lhbib. Il lui montre ses textes et compositions qui lui
plairont. Il travaille ensemble plusieurs années et finit par
constituer son propre groupe avec qui il a participé dans plusieurs
manifestations au Maroc et à l’étranger. Il a composé 9 chansons d’Al
Aïta et plus de 200 chansons populaires de Jbla. Ses œuvres sont parmi
les plus vendues mais il se dit être souvent victime du piratage.
«Cela
décourage les sociétés de production à s’intéresser à notre travail»,
déplore-t-il, faisant remarquer aussi «qu’en plus de ce travail
malhonnête, je subis aussi le sens d’irresponsabilité de quelques
jeunes chanteurs qui ont l’habitude de reproduire beaucoup de mes
chansons mais ils ont déformé le texte et la composition». Avec son
riche répertoire, l’Aïta Jabalia ou Taktouka Jabalia a traité plusieurs
thèmes et témoigne notamment des conflits entre tribus, des souffrances
des régions rurales enclavées et de l’histoire de la région du Nord. A
côté de cet art masculin, il y a la chanson Jabalia qui continue à être
axée sur les sentiments amoureux.

Taktouka Jabalia, le folklore chamali venu des montagnes BR1dtcaNvd

Le 15-02-2008
Par : Najat Faïssal
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Taktouka Jabalia, le folklore chamali venu des montagnes Empty Tanger fait la part belle à la "Ayta Jablia"

مُساهمة من طرف بنت جبالة السبت 23 يناير 2010 - 16:35


Après le Jazz, les musiques méditerranéennes et autres
manifestations musicales, la ville de Tanger fera la part belle, jusqu’au 21
juillet, à un art patrimonial typique de la région, la “Ayta Jabliya”, plus
couramment connue sous l'appellation de Taktouka Jabliya.

Pour une reconnaissance de la Taktouka

La manifestation, organisée par l'association Ajras pour le
développement, la culture et les arts populaires, réunira les chioukhs et ténors
de cette musique qu'ils déclineront au grand public la riche variété de son
répertoire et ses rythmes typiques.

Ce rendez-vous est une initiative visant à susciter l'intérêt
pour cet art populaire ancestral qui risque de se perdre sous l'effet de
l'uniformisation des goûts.

Par ce festival, les organisateurs comptent aussi remédier à
une vision réductrice qui accuse injustement cet art Jebli de “manque de
rendement culturel et intellectuel”, souligne-t-on lors de la présentation de
cette manifestation. “L'ignorance des règles de la Ayta Jabliya, de ses
instruments et de ses formes d'expres​sion(chants et danses), en plus des abus
d'un usage purement folklorique, mènent à confondre la taktouka avec d'autres
formes musicales par l'incorporation d'instruments n'ayant aucun rapport avec
elle”, insistent les défenseurs de l'authenticité de cet art populaire.

Hommage, mariage et débat

Le festival, qui contribuera à animer l'ambiance estivale de
la ville du Détroit, débutera par la projection d'un documentaire sur les
spécificités de la Taktouka.

Sur la scène du festival se succèderont des troupes de la
région, des chioukhs de ce genre musical traditionnel tels l'artiste Ahmed
Garfti.

La manifestation sera aussi l'occasion de rendre un hommage à
l'une des figures emblématiques de cette musique, l'artiste Mohamed Laaroussi.


Place des Nations, au centre ville, les organisateurs
prévoient une fête de mariage pour monter les formes de festivités
traditionnelles avec la Taktouka en vedette.

La troupe “Reggada" et un orchestre de la musique andalouse
vont se succéder sur la scène pour varier les rythmes.

Au programme figurent également des spectacles sur la place al
Matar de Tétouan avec la participation de plusieurs troupes locales.

Côté débats, la manifestation prévoit une table-ronde sur le
legs artistique de l'artiste feu Abdessadek Chaqara et un échange entre
intellectuels de divers horizons sur le thème “La Ayta Jabliya : l'apport des
érudits et celui de la culture populaire”.

Festival de la “Ayta Jablia”, jusqu’au 21 juillet à Tanger




Auteur : aufait

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