L'Indépendance du Maroc. Une mission d'un Chasseur d'Afrique dans le RIF en 1956
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L'Indépendance du Maroc. Une mission d'un Chasseur d'Afrique dans le RIF en 1956
Extrait du Journal du MDL/Chef Jean WATTENNE surnommé "Baroud" par ses Camarades.
Il ne fait pas beau à Ouezzane
ce vendredi 2 mars 1956. L'aube est triste et humide. Des nappes de
brouillard trainent ça et là. Pourquoi se rappeler ce jour ? C'est tout
simplement celui de la dernière mission de Baroud dans le Rif.
Le Capitaine LERE, négligeant
MIALET encore endormi car rentré tard de sa mission de la veille, a
surpris l'Adjoint du 1er Peloton au saut du lit. Tout en se faisant
servir un café par les "Hommes de jour", il donne directement ses
ordres: "Tu sais que ça va mal, qu'il se trame des combines dans l'ombre
et il faut s'attendre à tout et au pire, comme à son contraire, et moi,
j'opte pour la seconde hypothèse. Voilà pour l'ambiance. On vient de
signaler des rassemblements en zone espagnole. Voilà pour l'ennemi. Avec
ta patrouille et le Scout-car, tu vas aller en reconnaissance et en
surveillance, jusqu'à midi, à la sortie des gorges des Ouled Allal, à la
frontière. Voilà pour ta mission. Sur les hauteurs se déploieront deux
sections du RTM qui partiront avec toi. Sur place, l'une restera en
recueil à l'entrée des gorges, l'autre ira crapahuter jusqu'au bordj
abandonné de Driktcha. OUVRARD a la même mission sur Mokrisset. Voilà
pour les amis. Les consignes sont toujours les mêmes, ne tirer qu'à la
dernière limite sur des hommes fortement armés et belliqueux, ramener
les suspects. Voilà pour la conduite à tenir. Fréquences habituelles, tu
brêles un 300 sur ta tourelle, il est prêt au PHR. On vous garde le
repas au chaud jusqu'à 13 heures. Départ 8 heures, le Tirailleur
attendra devant le poste."
On peut dire qu'il fait
encore nuit quand les trois véhicules abordent le poste où attend un
jeune Lieutenant qui donne ses ordres pour le déplacement. De toute
façon, c'est simple, l'infanterie sur Simca sera derrière la patrouille
qui ouvrira la route.
En black-out, les AM et le
Scout, étrangement silencieux à côté des camions qui grincent, se
faufilent entre les derniers pâtés de maisons et s'engagent sur la R23
Nord. Nous sommes un vendredi, donc un jour de Djemaa. Comme le souk a
lieu ici les mercredis et jeudis, chaque fin de semaine présente donc
trois journées de fortes activités qui animent la petite ville sainte.
Le reste de la semaine, tout est endormi.
La colonne grimpe allègrement
les premiers contreforts du Rif qui s'arrondissent en des plans
successifs et Baroud, qui exceptionnellement a pris la tête, balaie à la
jumelle chaque compartiment de terrain. Maintenant il fait clair et la
brume semble vouloir se dissiper, laissant apercevoir les têtes blanches
des monts situés au nord. Au dessus des nappes de brouillard, il y a un
beau ciel bleu.
Après quinze kilomètres, le
contact radio est perdu avec l'Escadron, mais le MDL PFEIL laissera
toujours une permanence dans le Scout de commandement. Les Tirailleurs
restent en arrière et vont accomplir leurs missions. La patrouille
continue jusqu'en vue du Loukos qui fait frontière. Elle s'installe à
l'endroit sensiblement prévu par le Capitaine. A gauche, des hauteurs au
dessus des gorges et du bordj que l'on ne voit pas. A droite et en bas,
le poste frontière lui aussi abandonné. En temps de paix, c'était aussi
un poste de douane. Il fait un froid sec qui maintenant élimine
l'humidité, et la vue porte fort loin sur un grandiose panorama.
Baroud a installé son petit
monde un peu en retrait de la piste. Les AM à 50 mètres l'une de l'autre
"voient" et peuvent s'épauler. Caché dans les éboulis, le Scout couvre
les arrières, et son escouade est composée d'un Sous-officier et de six
chasseurs marocains qui se mettent en vedettes, par deux, autour de
l'ensemble. Il ne faudrait pas que des Rifains courageux puissent
s'infiltrer dans le dispositif tenu par seulement 15 hommes, et le
chien, qui n'est pas là, serait bien utile mais son maître et lui ont
été affectés ailleurs. Baroud a accordé l'autorisation de fumer et de
faire du café. Les petits réchauds à essence des chars sont bien utiles.
Le silence est total. Seul un rapace, haut dans le ciel, jette son cri à
plusieurs reprises; des intrus ont envahi son territoire. Le Piper, qui
habituellement chaque matin sillonne la zone frontière quand il fait
beau, n'a pas fait son apparition. Sur le canal 16, le 300 aurait pu
donner quelques renseignements. Le Capitaine a parlé de rassemblements.
Que peut donc justifier de telles mesures ? Une attaque en masse ?
Toujours rien à la radio et
Baroud n'ose appeler. Pourtant, maintenant avec la seconde patrouille et
sa jeep, MIALET doit être à Zoumi où il devait se rendre avec le
Peloton Porté pour 10 heures. BOUTHILLIER est aussi sorti du côté de
l'Ourtzagh. C'est le rôle de l'Escadron d'éclater ainsi afin de couvrir
le plus d'espace possible tout au long de l'épine dorsale du Rif.
Vers 11 heures, le Maréchal
des Logis REMY, qui était encore Brigadier/Chef lors de l'embuscade
d'Aknoul du 1er RIF de 1955 et qui a eu une conduite exemplaire,
toujours chef de l'AM subordonnée, se faufile vers Baroud: " Chef,
deux camions arrivent. On aperçoit de la poussière à deux ou trois
kilomètres, de l'autre côté." Effectivement, dans le lointain, roulant
lentement, deux camions semblent venir de Chechaouene, et ont donc passé
la frontière. Des amis ? des commerçants ? Ils auraient été signalés,
et sur ces pistes impossibles avec la fonte des neiges et les dernières
pluies, bien peu s'aventurent dans l'insécurité. Baroud consulte sa
carte au 50.000ème. Il n'y a qu'une piste potable et ces véhicules vont
donc passer ici. Un message radio est lancé, mais rien ne passe... on
n'a pas même une TSF civile. Le Peloton est isolé du monde... c'est
d'ailleurs un bien.
Plus proches maintenant, les
camions réapparaissent et le doute n'est plus permis. Sur les
plates-formes se tiennent des hommes en armes, aux burnous disparates;
certains portent des tenues kakies, des chèches, des rezzas, des bonnets
de laine du genre de ceux que portent les montagnards. Ceux de devant
accoudés sur la cabine tiennent des drapeaux, des Marocains rouges ornés
d'un pentagramme vert, et ceux de l'Islam, verts. Que signifie ce
cirque ? Des gens du Maghzen qui s'en viennent fêter la Djemaa ?
Impossible venant de la zone espagnole. Impossible aussi en venant de la
piste nord de Zoumi qui est impraticable depuis plusieurs mois et dont
les ponts ont été sabotés et les radiers submergés. Alors, se sont les
Rifains issus de ces rassemblements signalés ? Faire ainsi le Djihad ?
Impossible ...Alors ??
-Dispositions de combat !
C'est tout ce que peut faire
le Chef dans l'immédiat. Les hommes grimpent à leurs postes. Les armes
sont prêtent à tirer. Au 300, aucune liaison avec l'Infanterie qui doit
être trop loin. Tout va vite dans la tête de Baroud qui donne de simples
ordres de combat et monte son embuscade. Son AM a le canon pointé au
débouché de la piste, un canister dans la chambre.
Maintenant, on entend très
bien les camions dont les vitesses grincent lors de leur changement et
de l'essoufflement des moteurs qui "ahanent" dans la montée. Puis, au
dessus de tout ça, des chants arabes s'entendent. Non pas ceux à la
manière de FARID EL ATTRACH, le chanteur qui fait fureur, mais des
mélopées aux accents guerriers. Il n'y a plus de doute, ce sont des
rebelles. Doit-on les laisser tirer les premiers, comme le veut le
Capitaine, où les surprendre par le feu subit, et si, à la même
distance, un canister peut tuer trois sangliers, il peut abattre combien
d'hommes, surtout s'il est suivit d'un explosif dans le capot moteur ? Non,
il ne va pas tirer le premier. Il ne va pas tuer. Ce serait trop facile
de faire ainsi la guerre ! C'est tout ce que peut faire le chef dans
l'immédiat...
Les hommes du véhicule de
tête, qui vient de se hisser péniblement sur le faux palier, viennent
d'apercevoir la blindée la plus avancée et le trou noir du petit canon
pointé sur eux...Ils voient aussi la seconde AM qui, en caponnière
derrière ses rochers, surveille le second camion. Le Ford de tête
s'étant brusquement arrêté et le suivant buttant contre lui, fait de
même. Ses passagers bien chahutés, vocifèrent des injures. On peut se
demander ce que vient faire la mère, le père et les ancêtres du
chauffeur, ici, au milieu de ces équipages ! Puis, tous ces gens
aperçoivent les militaires. Certains s'accroupissent derrière les
ridelles, d'autres braquent leurs armes vers les blindés, les malheureux
qui ne savent pas que plusieurs dizaines de billes d'acier ne
pardonnent pas ! Quelqu'un chez eux a crié un ordre que Baroud comprend
mal. Les fusils se rabaissent et les hommes ne bougent pas, ne
débarquent pas. Comme ils ne sont plus menaçants, Baroud émerge de la
tourelle et crie :
- " And'ak ! Stop moteurs les camions ! El hakem aji h'nah ! "
Personne ne bouge, mais les
camions se sont mis au silence. On n'entend plus que les moteurs des AM
qui ronronnent, et les pilotes sont tendus, prêts à une sortie rapide
s'il en était nécessaire.
- " Redd-u bal-kum ! " (attention, prenez garde !)
- "Ha hna ! " "Nous voici"
lance une voix, et un homme barbu, vêtu d'un costume européen sur lequel
il a passé un burnous à rayures brunes, s'avance en levant une main, la
droite. Il est sans arme, s'arrête à une vingtaine de mètres de Baroud
qui vient de mettre son képi, utile dans ce cas, car tous les gens de
ces montagnes y sont habitués.
Cet homme est étonnant,
rondouillard, d'une cinquantaine d'années, il est chaussé de souliers
bas vernis qui détonnent en ce lieu. Des baroudeurs ces gens ? Le vieux
dit alors :
- " Asch bghi- ti " (Que veux-tu ?)
- " Mnine jite ? d'où viens-tu
? Asch tamel ? Que fais-tu ? Temfemch l'françaouia ? Comprends-tu le
français ? lui demande Baroud.
L'autre se retourne et appelle un jeune homme qui accourt. Il est aussi sans arme. Il dit en français :
- "Ne tire pas monsieur ! Nous
venons de la frontière. Nous sommes des Marocains et allons défiler à
Ouezzane, notre pays. Il y a la fête pour l'indépendance. C'est
aujourd'hui l'Istiqlal pour nous. Les Français sont nos amis maintenant.
C'est le Roi qui l'a dit à la radio."
Alors là, Baroud est
estomaqué. Les accords dont on parlait encore la veille à la popote ont
donc été signés ? L'indépendance accordée au royaume chérifien ! Et lui
qui n'est même pas au courant ! C'est un rebelle qui le lui apprend ! Il
ne laisse rien paraître de son émotion, d'autant plus que le bruit de
fond de son 508, dont le squelch "saute", l'oblige à descendre et mettre
le récepteur en sourdine. De toute façon, aucun trafic ne s'entend. Il
réapparait pour dire au boulaya, par l'intermédiaire du jeune :
- " Nous partons sur Ouezzane.
Toi, l'Hakem (Commandant), dis à tes hommes que je ne veux pas voir une
arme. Que personne ne descende des camions, même pas pour "n'boul",
sinon, je tire. Je passe devant, tes deux camions derrière. Tu me suis
jusqu'à l'entrée d'Ouezzane et là tu seras libre. Jusqu'à là, c'est moi
le maâlem femt ? Si tu refuses, tu fais débarquer tes hommes, je ramasse
les armes et je vous fais tous prisonniers !"
Le vieux discute un moment
avec son compagnon, puis relève sa main gauche en signe d'assentiment.
"Oua'râ !" Après tout, c'est à Ouezzane qu'il doit se rendre et à la
grâce de Dieu qui a mis ces maudits Français sur son chemin !
A la radio, Baroud donne
rapidement ses ordres et sa voiture s'ébranle pour prendre la piste. Le
tireur actionne rapidement sa manivelle de tourelle. En
démultiplication, le pignon engrenant silencieusement sur la crémaillère
met les armes face à l'arrière, canon au petit bleu, ce qui n'arrange
pas le tireur qui ne peut plus rien voir dans son épiscope. L'autre AM
colle aux camions, et le Scout ferme la marche.
- "Bravo Chef !" dit le chef des portés "nous avons ramassé un beau paquet de salopards et des armes en pagaïe !"
- "Silence radio ! Ce ne sont plus des rebelles, l'Indépendance serait accordée aujourd'hui au Maroc. Terminé. "
Puis, il pense que ces gens
sont peut-être ceux qui ont massacré les libérables désarmés du 401ème
R.A.A. et que deux coups de canon dans leurs camions auraient remis les
pendules à l'heure !
Ses Chasseurs, dont les
trois-quarts sont des Appelés de trois contingents, suivent les
conversations à l'interphone et pensent aussitôt à une libération
anticipée, puisque la guerre est finie. Mais ils sont inquiets et
tiennent leurs armes. Ces quarante Rifains, qui n'ont que des fusils de
chasse, pourraient leur jouer un tour, mais ils restent assis au fond
des caisses et ne chantent plus. Seuls, leurs drapeaux dépassent et
flottent allègrement. Mais, où sont les étendards et les fiers coursiers
du djihad d'antan ?
Après quelques kilomètres, à
la sortie des gorges, Baroud aperçoit la section de Tirailleurs qui
rejoint ses camions. Depuis peu de temps, il a pu l' "accrocher" au 300
en lui disant de l'attendre pour une communication verbale importante.
L'Officier n'est pas au courant en ce qui concerne les accords signés.
Comme tous, il s'attend à l'indépendance, sans plus. Il n'a aucune
liaison radio avec son PC, il ne l'a qu'avec l'autre section qui va
arriver d'un instant à l'autre.
- "Je pense qu'il aurait fallu
désarmer et fouiller tous ces gens. On peut le faire maintenant. Après
tout, personne d'entre nous n'a reçu un ordre de modification ou d'arrêt
de notre action !"
- "Je vais bientôt en recevoir
de mon Autorité. En attendant, ils garderont leurs armes, et où les
mettrions-nous ? C'est une fleur que je leur accorde. Qu'un seul d'entre
eux tire et je fais un massacre."
Des Tirailleurs se sont
avancés, curieux, ils contemplent les drapeaux, les faces barbues pour
la plupart qui dépassent, ainsi que les canons des fusils. le mot
"Indépendance" court. Mais tous ces Marocains y sont pour, d'un côté
comme de l'autre. Nombreux ont été les Tirailleurs qui ont déserté. A
l'Escadron des Bisons, un seul du Peloton de l'Adjudant/Chef FRAYARD a
rejoint les rebelles avec une carabine. C'était un des portés du Scout.
Contrairement à ce que Baroud attendait, aucun échange de paroles ne se
fait. Ces gens se regardent, mais veulent s'ignorer. Le soldat régulier
marocain, fidèle à son chef et à ses drapeaux, à son Sultan, se croit
dans son bon droit. Le Djounoud, lui, derrière ses étendards
traditionnels et sa guérilla révolutionnaire, se croit aussi dans son
droit ! Sont-ils, les uns, des salopards pour les autres, ou les
salopards sont-ils ceux, de tous bords, qui les ont amenés là ?
En tous cas, ici dans le Rif,
où en ce 2 mars le sang aurait pu couler, une fois de plus des
militaires français l'ont évité, tout en remplissant la difficile
mission confiée. Sage aussi, aura été le boulaya qui est toujours assis
sans rien dire, dans la cabine avec le jeune, son fils peut-être, coi
entre lui et le chauffeur qui vient d'allumer une cigarette comme si
tout cela ne l'intéressait pas ! Le convoi se forme pour le retour.
A quelques dix kilomètres
d'Ouezzane, Baroud entend enfin la voix de "Grand Bison". Le petit
Capitaine est dans tous ses états ! Il en oublie même les règles
élémentaires de procédure, et après le compte-rendu succinct de son
subordonné, il s'écrie :
- "Enfin, je peux t'avoir !
Heureusement que tu n'as pas tiré, car j'aurais été dans le caca ! (une
de ses expressions). On ne m'a mis au courant qu'une heure après ton
départ et tu étais déjà loin ! Etant à une réunion au PC, je n'ai pu
qu'attendre ton retour, t'envoyer une liaison n'aurait guère servi.
Heureusement que j'ai pu avoir ton patron et OUVRARD. Eux ont aussi
essayé de te joindre, mais "la montagne barrait la route " (une autre de
ses expressions). Devant le quartier (la caserne des Tirailleurs), tu
lâches tes "clampins". Personne ici ne veut les voir. Il en descend de
partout. Il paraît qu'il va y avoir la fantasia en ville dès cet après
midi. Tu es le dernier de mes "enfants" à rentrer. Viens me voir au
mess. Terminé."
Durant ses deux années de commandement, ce sera le plus long message que LERE passera à Baroud !
Ce dernier prend les
immatriculations espagnoles des camions et demande son nom au boulaya
qui a de si belles chaussures vernies et comme promis, il lui dit :
"Roh'h !" Le vieux, toujours assis dans son camion, lui a alors fait le
salut militaire. Les camions disparurent au coin de la rue, les hommes à
nouveau debout criant et chantant, agitant leurs armes.
Durant une semaine encore,
l'Escadron reste confiné dans ses cantonnements. Il n'y a plus de
grandes sorties. Peu d'incidents sont à signaler, et après les journées
de liesse, tout redevient calme, comme auparavant.
Un seul gros souci, la mise
sur pied de l'Armée Royale Marocaine qui doit se faire au plus tôt. Pour
les tenues, pas de problèmes, ce seront celles de l'Armée Française
avec des variantes, comme la casquette pour les cadres. Le matériel
également sera français, américain. Les Régiments de Tirailleurs
garderont leurs numéros et s'appelleront Xème Régiment d'Infanterie de
l'Armée Royale Marocaine. Pour l'Arme Blindée, il n'y aura qu'un
escadron de chars AMX13 provenant de la Légion Etrangère, et un d'EBR.
L'encadrement doit être
prélevé au sein de l'Armée d'Afrique du Maroc. Le Colonel est venu et
LERE a défendu ses cadres dont aucun ne veut aller servir ailleurs et
encore moins se déguiser en Marocain, fut-il militaire !
Il reste néanmoins une grande
interrogation. Lorsque l'Armée Royale sera apte à défendre le pays, il
faudra partir. Pour aller où ? En France ? En Allemagne ? Mais tous sont
d'accord pour que ce soit en Algérie, où il y a des départements
français à défendre. Seulement l'Algérie n'a pas la côte, c'est un des
pays hors de l'hexagone qui plait le moins aux militaires,
quoiqu'encore...au Sahara....
Contrairement à ce qu'il
adviendra en Algérie, les Militaires Marocains qui avaient avec fidélité
et dévouement servi dans l'Armée française, souvent sur ordre du
Sultan, seront considérés, par le Malik, dignes de continuer à le
faire... dans cette nouvelle Armée Chérifienne.
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