بوابات العصور/ مترجم الى الفرنسية
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14082009
بوابات العصور/ مترجم الى الفرنسية
Traduction de Fathia Hizem Avant ce moment, personne ne pouvait imaginer que les bénédictions de « Mouley Ahmed Essaïed » et de tous ses apôtres, pouvaient voler en un rien de temps en l’air ; et que les gens allaient découvrir que ce qu’ils ont toujours cru comme étant le centre de l’univers, n’étaient qu’un point quelconque de cet univers. C’est dans un caveau que tout avait commencé, et il semble que tout y finira. Il semblait à ses habitants que c’est ici que la première illumination des premiers faisceaux de soleil avaient pris leur naissance ; là où les montagnes de l’ouest semblaient ramper sans fin, pour plonger là où l’on ne savait point ce qui s’y passait, laissant derrière elles, un univers dans l’attente d’un nouveau soleil. Il semble que les images de la résurrection étaient taillées selon les paramètres de ce caveau. Le village se situait en haut d’une colline, où brusquement s’étendait un rempart qui reliait ciel et terre ; à travers lequel un souffle passait et détruisait les montagnes, pour en ressortir les morts emmitouflés dans leurs linceuls d’un blanc éclatant, qui courront en ordre, totalement épris par cette lumière étincelante, qui ressortait du ciel du village. Les jours passaient, personne ne se questionnait sur sa fleur, et ne savait même que les jours avaient des fleurs, et des couleurs. Sans préambule, les murs se fissurent, les sortilèges perdent leur efficacité, et un visage brun apparut. Il portait la voix d’un jeune homme ramené par une vieille tempête qui traversa ce même sous-sol. Le revenant leur dit : « Voilà ses yeux ; lisez ce qui y est inscrit ! » Nul besoin de hache ou de pelle. Le mur s’était enfoui dans le sol, et après lui, les horizons flottaient, une fois ils montaient, une autre fois, ils descendaient. Des mers apparurent ; des tours…des pays flambaient… Les gens arrachèrent leurs yeux des siens, ils se regardèrent les uns les autres, et quand ils eurent compris que la traversée devait commencer de leur rive, ils remirent en cause la chose, poussés par le désir et la séduction. Le regard s’allongea au delà des confins. Les voies s’ouvraient sur des événements et des faits, sur des fronts et des tranchées, sur des cadavres et des incendies, sur des cris de pleurs et d’extase, sur des rives, sur des trames, sur des enfants fruits d’un amour qui n’a nul besoin de témoins… Il n’y a plus d’agenda en ces temps, plus de frontières aux espaces, et le passé semble surgir d’où l’on plonge vers l’avenir, le présent n’a plus de corps, que celui dont les histoires de « l’adjudant » lui avaient volé l’âme. Ce sont des histoires pleines de réponses qui émergent d’un certain côté. Seulement l’espace s’affale nécessairement derrière les murs étranges, où le pouvoir des mouleys, pas même celui de Mouley Ahmed Essaïed, n’y peut rien, et ne peut momifier les âges et les transformer en pierres qui maintiendraient un rempart délabré. Mais voilà que Mouley Ahmed Essaïed, aussi grinchant qu’un lion, s’avança vers « l’adjudant ». Les enfants disparaissent. Les adultes enfoncent les têtes dans leurs poitrines, en reconnaissance d’un crime quelconque. Qui n’a pas peur de Mouley Ahmed Essaïed, lui dont le désert se plaint de ses vociférations, et les prairies se plaignent des youyous de sa naissance. La terre fut secouée à son contact. Il se nourrissait du feu du soleil, et de l’eau des fleuves qui s’étendaient vers l’inconnu. Adulte, il commet des prodiges, son pouvoir s’étend sur les choses également. Suite à une de ses colères, le moteur du seul engin qui ramenait les gens au village, s’était arrêté, le moteur ne reprit son fonctionnement qu’après que le chauffeur s’agenouilla devant lui en implorant le pardon ; et ce sans que quelqu’un le touche. Tous avaient peur pour « l’adjudant », car cette fois, il ne fera pas front à des humains ; mais des âmes maléfiques qui lui feraient voir de toutes les couleurs du fantastique. Des vagues d’air se sont succédé, c’était comme une tempête, quand Mouley Ahmed Essaïed s’adressa aux gens : « Que trouvez-vous à tenir compagnie à cet hérétique ? ». Les corps fusionnaient pour faire une seule forme, portant une dizaine de têtes, et l’adjudant parla, libérant tout le monde, de leur gêne… -- Qu’est-ce que je vois ? L’home des cavernes continue avoir tout ce pouvoir dans notre ère ? Mouley fut sidéré en se retrouvant dans une situation à laquelle il n’avait jamais été confronté auparavant. Il rétorqua fermement et de façon agressive : « Ecoute moi bouffon ! Je viens t’informer que ton rire effronté trouble la sérénité de nos âmes. Tu n’as plus de place ici, et demande-toi ce que peut être ton destin. L’adjudant ria à gorge déployée, et affinant ses moqueries, il continua : « J’affirme que si vous aviez été soldat de l’armée française, et que vous aviez consacré toute votre intelligence, à travailler les objectifs militaires, je suis sûr que vous ne quitterez pas l’armée avant d’avoir acquis le grade de colonnel. » Le visage de Mouley Ahmed pâlit. Il se sentit humilié, maltraité, un sentiment auquel il n’a jamais goûté de toute se vie. Il ramassa ses forces, s’agrippa au col de l’adjudant, en criant : « mercenaire » !!! Un descendant des oulémas, travailler dans l’armée des chrétiens ? Qu’est-ce que cette gloire avec laquelle tu as rempli les oreilles des gens ? Peuple, pose-toi des questions, posons plutôt la question ce dévergondé, pour quelle gloire t’es-tu battu, adjudant ? L’adjudant sortait de sa peau, enseveli par l’embarras ; il bégayait, il était troublé. Brusquement, il se reprenait, tentant de débarrasser de cette bousculade. -- il est vrai que j’ai mené plusieurs guerres dont je n’escomptais point les résultats, ce qui m’importait le plus était d’en sortir sain et sauf ; mais soyez sûr qu’au sein de ces guerres, il y avait la mienne, ma propre guerre. Mouley Ahmed intervint pour dire : « Dévoile-le là donc ! » De façon perfide, l’adjudant lui renvoya la balle en disant : « Ma participation dans ces guerres, ou plutôt avec ces armées, m’avait permis de transpercer les remparts ouest du village, où se pratiquent les guerres les plus ignobles que j’ai jamais vues. » Mouley fut incapable de sortir un seul mot en guise de réponse. La tête resta baissée un moment, puis il leva la tête au ciel, comme pour en recevoir des directives, bougea la tête sévèrement, fermement. Il tourna la tête du côté de l’adjudant : « Je te passe l’ordre des âmes, tu dois savoir que tu es responsable du destin que tu auras. » L’adjudant répondit, croyant lui adresser un dernier coup : « Informe tes âmes que la vie est pour les vivants, et que nous nous plaignions de ceux qui parlent en leurs noms et nous causent malheur. » Tous affirmèrent que Mouley Ahmed Essaïed fut particulièrement troublé. Aurait-il dépucelé une vierge, ou aurait- il couché avec une femme mariée ? D’autres sont allés à penser qu’il aurait épousé une âme maléfique. C’est justement pour cela que les âmes auraient retiré le pouvoir qu’elles lui avaient conféré auparavant ; et l’adjudant ne subit aucun mal. Les enfants étaient épris par autre chose…même les histoires de l’adjudant ne les interpellaient plus, quand ils eurent compris que celui qui était vivant était bien celui qui se frayait un chemin dans les voies de la vie. Ils étaient préoccupés par la découverte d’un chemin qui ressemblait beaucoup à celui emprunté par l’adjudant au cours de sa jeunesse, un chemin qui menait vers une portière derrière laquelle se dressait la vie, une allégorie qui avait le visage d’une femme séduisante, une femme qui aspirait à une chaleur et à une virilité qui s’introduisaient insidieusement au caveau. Il n’y avait donc plus rien dans le caveau ; rien qui puisse attirer pour y rester. Son ciel n’était plus bleu comme on le voyait avant. Mouley Ahmad Essaïed finit lui-même par chercher une autre voie, qui elle aussi donnait sur un portail ; sauf que le sien menait aux temps anciens. |
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